Le mois de juillet 2025 a été marqué par une chaleur record à Genève. Alors que les canicules deviennent plus fréquentes, la législation locale sur la climatisation fait débat. Faut-il vraiment alléger les règles d’installation des climatiseurs ? Ou privilégier des alternatives durables ? Le sujet divise les élus, mais aussi les citoyens.
Une législation sur les climatiseurs parmi les plus strictes de Suisse
Genève est réputée pour avoir l’une des régulations les plus contraignantes en matière de climatisation. Aujourd’hui, même une petite installation nécessite une autorisation administrative. Cette complexité freine de nombreux particuliers et entreprises, notamment dans les logements anciens ou les bureaux mal ventilés.
Pour certains députés, comme Adrien Genecand (PLR), ces règles sont obsolètes. Il soutient un projet de loi visant à simplifier les démarches pour les petites unités de climatisation. L’objectif : faciliter l’installation sans pour autant déréguler complètement le secteur.
Des enjeux de fond : santé publique vs transition énergétique
Ce débat dépasse la simple question des démarches administratives. Mathieu Jotterand (PS) met en garde : selon lui, l’assouplissement envisagé est une réponse superficielle à un problème structurel. La climatisation permet de survivre à la chaleur… mais elle ne réduit pas le réchauffement urbain.
Il plaide pour une stratégie d’adaptation globale : meilleure isolation thermique des bâtiments, désimperméabilisation des sols, végétalisation des rues. Pour lui, Genève doit repenser sa ville, pas multiplier les climatiseurs.
Une ville minérale qui chauffe vite
Adrien Genecand dénonce, de son côté, l’urbanisation trop minérale des dernières décennies. Il estime que la gauche, pourtant sensible aux questions écologiques, a contribué à bétonner la ville. Résultat : la température grimpe vite, et les habitants souffrent.
Le climatiseur devient donc, selon lui, un outil de santé publique, notamment pour les personnes âgées, les enfants, ou les logements en attique. Il refuse l’idée que recourir à la climatisation soit un aveu d’échec. Il le voit plutôt comme une solution parmi d’autres.
Le canton face à un dilemme énergétique
Assouplir la réglementation sur la climatisation soulève une autre question : la consommation énergétique. Les climatiseurs, surtout les anciens modèles, sont énergivores. Dans un canton qui promeut les énergies renouvelables et la sobriété énergétique, cette tendance semble aller à contre-courant.
La solution se trouve peut-être dans les technologies les plus performantes, comme les climatiseurs réversibles à faible consommation ou les systèmes intégrés aux pompes à chaleur. Ces appareils pourraient offrir un compromis acceptable pour toutes les parties.
Un vote attendu à l’automne
Le débat se poursuit actuellement en commission. Le Grand Conseil devra se prononcer d’ici l’automne sur une éventuelle modification législative. Les discussions s’annoncent tendues, car la question cristallise des visions très différentes de la ville de demain.
Entre besoins immédiats face à la chaleur et impératifs environnementaux de long terme, Genève cherche encore son équilibre.
En conclusion : quelle voie pour Genève ?
Assouplir la législation sur les climatiseurs permettrait de mieux faire face aux vagues de chaleur… mais risquerait aussi de freiner la transition écologique. Le choix à faire n’est pas simple. Il demande une vision globale, qui combine adaptation intelligente du bâti, sobriété énergétique, et accès équitable au confort thermique.
Chez AFM Énergie, nous suivons de près ce débat. Car au-delà de la réglementation, c’est l’avenir du confort énergétique à Genève qui se joue. Restez connectés pour nos prochains dossiers sur les solutions de refroidissement responsables et durables.